« Sauvons la formation et les concours de recrutement des enseignants ! »
Nous, membres des jurys du CRPE de la session 2009, tenons à exprimer solennellement notre indignation devant la façon dont est géré le dossier de la réforme des concours et notre opposition à la promulgation des décrets qui court-circuiterait le travail de concertation pourtant annoncé par le gouvernement.
En dépit de l’opposition de la communauté universitaire et d’acteurs de l’Education Nationale, et sans tenir compte des instances de travail et de consultations qu’il a lui-même instituées, le Ministère de l’Education Nationale cherche à imposer ses projets de décrets, soumis au vote du Comité technique paritaire du Ministère de l’éducation nationale (CTPMEN) du 27 mai, alors même que les groupes de travail et la commission Marois-Filâtre ont à peine commencé leurs travaux et n’ont pas rendu leurs conclusions.
Nous nous associons à la dénonciation de ce passage en force qui a d’ailleurs conduit la Conférence des Présidents d’Université, la Conférence des Directeurs d’IUFM, de lettres (CDUL) et de sciences (CDUS) à refuser dans ces conditions de siéger à la commission Marois-Filâtre.
Comme l’ensemble des collègues engagés dans la mobilisation contre les réformes actuelles, nous pensons que toute refonte des concours doit être arrêtée à l’issue d’une large concertation et de véritables négociations avec tous les acteurs de la formation des enseignants. Celles-ci supposent un retrait des projets actuels, un réexamen complet du dossier de la formation et du recrutement des enseignants et l’abandon de toute « mesure transitoire » et de toute mise en place insidieuse de la « mastérisation ». C’est pourquoi nous demandons le maintien pour l’année 2010 des recrutements et des formations des enseignants dans leurs dispositions actuelles.
Nous tenons également à rappeler quelques principes qui sont, selon nous, essentiels pour toute réforme à venir des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré :
· le recrutement de tous les enseignants doit se faire par concours nationaux avec un programme national, des épreuves nationales et des jurys constitués comme c’est le cas actuellement d’enseignants du primaire et du secondaire, d’enseignants et d’enseignants chercheurs des IUFM et de membres des corps d’inspection.
· les lauréats doivent avoir le statut de fonctionnaires stagiaires (de la fonction publique d’État) et pour leur assurer une véritable formation pédagogique et professionnelle l’année de stage rémunérée de formation en alternance avec un service significativement réduit doit être maintenue. En effet, les « stages » prévus pendant les deux années des « masters enseignement » ne sont nullement à même de compenser les effets néfastes de cette suppression – ou de sa réduction à une décharge symbolique lors de la première année d’exercice.
En tant que membres du jury du CRPE soucieux de l’intérêt des candidats, des futurs enseignants et des élèves, notre responsabilité est en tout premier lieu d’assurer, dans les meilleures conditions d’équité possibles, un concours d’un niveau élevé, fondement de la légitimité scientifique et professionnelle des lauréats et de la qualité du service public d’enseignement.
Ce texte a été adopté par les membres suivants du jury du CRPE de Paris
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