L’assemblée générale de l’IUFM de Créteil, site de Seine-Saint-Denis, réunie le 18 janvier à Livry-Gargan, a adopté, à l’unanimité des 70 présents (PE1, PE2, titulaires et néo-titulaires en formation continue, formateurs) la position suivante :
Ne pas s’impliquer dans l’élaboration des maquettes de masters et parcours pour les étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement et exiger le retrait de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants reste la seule position cohérente.
Des délégués de l’I.U.F.M. seront porteurs de cette position auprès de la Coordination Nationale des Universités du 25 janvier.
Dans un climat de découragement dû à plusieurs mois de mobilisation n’ayant pas empêché la promulgation des textes gouvernementaux, certains formateurs IUFM et enseignants-chercheurs estiment qu’il faut désormais s’engager dans la mise en œuvre de la réforme.
Or, ceux qui s’y essaient, souvent animés des meilleures intentions, se heurtent à l’infaisabilité de cette prétendue réforme.
A titre d’exemple, à l’université de Strasbourg, le groupe de travail associant des représentants des facultés, des corps d’inspection et des représentants des syndicats, groupe constitué lors de trois journées d’étude sur la formation aux métiers de l’enseignement, a conclu :
« Il n’apparaît pas possible aujourd’hui de concilier lors de la deuxième année de master une formation professionnelle de qualité et une préparation aux épreuves qui donne aux étudiants de sérieuses chances de réussite aux concours. »
« Dans les prochaines semaines, l’université de Strasbourg et ses facultés vont devoir faire un choix douloureux si elles ne veulent pas saborder leurs diplômes de master :
- proposer une formation professionnelle de qualité en réaffirmant le rôle central que doit y jouer l’IUFM d’Alsace, mais risquer d’hypothéquer les chances de réussite des étudiants aux épreuves des concours
- préparer efficacement les étudiants aux épreuves des concours, mais programmer de fait l’extinction de l’IUFM d’Alsace et accepter d’envoyer sur le terrain des enseignants non formés. »
Par ailleurs, là où la mise en stage en responsabilité des étudiants préparant le concours 2010 est mise en œuvre, des mouvements de résistance s’organisent tant de la part des étudiants, des parents d’élèves et formateurs IUFM que de la part des maîtres-formateurs (voir académie de Paris).
S’investir dans l’élaboration des masters ou parcours,
- c’est se résigner à ce que, dès septembre 2010, des centaines de classes du premier et du second degré soient successivement prises en charge par de nouveaux enseignants venant tout juste de réussir le concours, sans formation professionnelle, et par 2 voire 3 étudiants de master 2 qui les remplaceront pendant le tiers-temps de formation qui subsiste,
- c’est se résigner à une aggravation des inégalités sociales, le premier salaire versé aux nouveaux enseignants n’arrivant qu’à bac + 6 au lieu de bac + 5,
- c’est se résigner à la quasi disparition de la formation continue des enseignants du premier degré sur le temps de travail,
- c’est se résigner à une dégradation importante de la recherche universitaire,
- c’est se résigner à une réforme qui menace l’existence des concours par le recrutement comme contractuels de titulaires de master « métiers de l’enseignement » ayant échoué au concours,
- c’est se résigner à une réforme qui vise la disparition d’une fonction publique d’Etat dans l’enseignement.
Alors que la C.P.U, la C.D.I.U.F.M., 28 C.A d’université, la quasi-totalité des syndicats d’enseignants, d’étudiants et de lycéens ainsi que les parents d’élèves de la F.C.P.E exigent l’abrogation des décrets et circulaires relatifs à la masterisation, alors que les journées d’action du 21 et du 30 janvier se préparent, l’heure n’est pas à la résignation mais à l’action !
vendredi 22 janvier 2010
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