vendredi 22 janvier 2010

Compte rendu de la réunion du Collectif 93 "de la Maternelle à l'Université" du 8 janvier 2010

Prochaine réunion du Collectif : jeudi 4 février 2010 à 18 h 30 à la Bourse du Travail de Bobigny

Mesures du gouvernement sur la formation des enseignants :
de la Maternelle à l’Université, tous concernés ! Tous perdants !
Les échanges ont porté sur les textes ministériels du 23 décembre régissant les masters ouverts aux étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement et du 6 janvier régissant les nouveaux concours de recrutement des enseignants.

Le texte du 23 décembre ne constitue pas un cadrage national de la formation des enseignants. Celle-ci relève désormais des universités et de leur autonomie. Le texte leur laisse tout loisir de créer des masters « métiers de l’enseignement » ou de conserver les masters disciplinaires existants en les agrémentant simplement de cours de préparation aux concours.

Dans un cas comme dans l’autre, les projets gouvernementaux constituent une sévère régression. Alors qu’aujourd’hui, les étudiants se destinant à la recherche y consacrent 2 années à plein temps (M1 + M2), alors que ceux se préparant à un concours y consacrent une année pleine (PE1, PLC1, PLP1 …) et que ceux, devenus stagiaires après la réussite au concours, bénéficient d’une année pleine de formation professionnelle (PE2, PLC2, PLP2 …), la « réforme » du gouvernement oblige à concentrer en 2 années ce qui se répartissait sur 4 jusqu’alors.

Toutes les universités qui s’y sont essayées sont parvenues au même constat : il est impossible de maintenir la qualité de la recherche, de la préparation aux concours et de la formation professionnelle dans le cadre imposé par la masterisation.

De la Maternelle à l’Université, ces mesures auront des effets négatifs à tous les niveaux :

Pour les élèves : dès septembre 2010, des centaines de classes du premier et du second degré seront successivement prises en charge par de nouveaux enseignants venant tout juste de réussir le concours, sans réelle formation professionnelle, et par 2 voire 3 étudiants de master 2 qui les remplaceront pendant le tiers-temps de formation qui subsiste. Dès février 2010, le rectorat de Créteil place déjà des PE1 en « stage » de responsabilité dans des classes de l’académie, sans formation.

Pour les étudiants voulant devenir enseignant : il leur faudra étudier une année de plus avant d’obtenir un premier salaire.
Leurs 2 années de master seront infernales : ils devront préparer les épreuves écrites puis les épreuves orales du concours, passer un brevet de secourisme, un certificat de langue étrangère, satisfaire aux épreuves et travaux permettant l’obtention du master, mener une recherche, rédiger puis soutenir un mémoire de recherche, faire éventuellement un stage en responsabilité en milieu scolaire et rédiger un mémoire de stage, effectuer un stage en entreprise, à l’étranger …

Pour les nouveaux enseignants : les deux années de master ne constituant pas une réelle formation professionnelle, ils devront faire face sans préparation à la gestion d’une classe. Il est à prévoir que cette brutale entrée dans la fonction conduira à de la souffrance, des arrêts de travail si ce n’est des démissions.

Pour les établissements scolaires : ce sont les équipes pédagogiques qui devront faire face aux dysfonctionnements qui découleront des problèmes prévisibles de gestion de classe des nouveaux recrutés, de leurs éventuels arrêts de travail.

Pour les titulaires du premier degré : la disparition des PE2 amène la disparition des stages de formation continue de 3 semaines. Seules des formations courtes sur le temps libre existeront encore.

Pour les formateurs : leurs services composés d’une multitude d’actions ponctuelles sans cohérence entre elles s’effectueront vraisemblablement sur des sites dispersés dans toute l’académie.

Pour la recherche : combiner, dans le cadre des masters, recherche et préparation au concours nuira à la qualité de la recherche universitaire.

Pour la fonction publique d’enseignement : l’existence sur le marché du travail de titulaires de master « métiers de l’enseignement » ayant échoué au concours permettra de recruter des enseignants non fonctionnaires et de supprimer, à terme, les concours de la fonction publique.

Prochaine réunion du Collectif 93 « de la Maternelle à l’Université » :
Jeudi 4 février 2010 à 18h30
à la Bourse du Travail de Bobigny

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