mardi 10 mars 2009

« Masterisation » : mythe et réalité

Sauvons l’École de la République que nous avons choisi de servir !

« Masterisation » : mythe et réalité

D’aucuns, inquiets de voir leur échapper ce qu’ils pensent être une possibilité de revalorisation du métier d’enseignant, nous reprochent de refuser « la masterisation » alors que nous demandons le retrait d’une « Réforme du recrutement et de la formation des maîtres » que le gouvernement présente sous le terme flatteur de « masterisation ».

Mais quel citoyen, quel serviteur de l’État peut permettre que celui-ci sous l’appellation de « masterisation » :

1. Ne se donne plus les moyens de vérifier que les personnels qu’il recrute ont bien les connaissances indispensables pour enseigner.

2. Supprime l’année de formation rémunérée post-concours.

3. Condamne de facto la formation continue sur le temps de travail.

4. Envisage froidement que les titulaires d’un master sans aucun lien avec les métiers de l’enseignement et lauréats de concours aux contenus appauvris, puissent être placés directement dans les classes sans aucune formation.

5. Crée les conditions d’un recrutement d’enseignants précaires non fonctionnaires, titulaires d’un master 2 mais n’ayant pas été reçus au concours.

6. Réduise massivement le recrutement compromettant gravement l’avenir des concours et de la mission publique d’éducation.

7. Détériore à la fois l’apprentissage d’un métier et la valeur de la recherche universitaire en superposant au cours de la même année de master 2 la préparation à un concours, la formation au métier d’enseignant et les travaux d’étude et de recherche conditionnant l’obtention dudit master. Les universitaires dans leur écrasante majorité ne veulent d’ailleurs pas de cette « masterisation ».

8. Fasse de l’Éducation Nationale la seule Fonction Publique sans École de Formation.

La formation actuelle ne nous satisfait pas et doit être améliorée. Mais la réforme décrétée, loin de répondre aux demandes et critiques exprimées depuis des années, ne fera qu’aggraver les difficultés des enseignants débutants et accélérera la destruction du service public d’enseignement. Aussi nous demandons :

1. La réunion d’états généraux de la formation

2. La reconnaissance et la valorisation d’une formation professionnelle digne de ce nom, rémunérée, dispensée en 2 ans après un concours ouvert à bac + 3 qui portera la qualification des enseignants à bac + 5 .

Une revalorisation qui ne soit pas en trompe-l’œil, qui assure la reconnaissance d’un niveau « master » sans les multiples effets pervers d’un dispositif imposé à la hussarde.

Une « masterisation » qui ne s’effectue pas au détriment de la formation des enseignants et de la recherche universitaire.

Il est grand temps de prendre la mesure de ce qui se prépare.

Si nous n’obtenions pas le retrait de cette réforme par une mobilisation forte les conséquences seraient très graves pour l’avenir du système éducatif, pour l’éducation de nos enfants et pour la société dans son ensemble.

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